Un faible rehaussement pour les organismes de l’Outaouais en pleine crise de l’inflation

Communiqué communautaire

Communiqué

La TROCAO exaspérée par les retards et les impacts de l’intervention unilatérale de la PDG du CISSSO sur les organismes

27 septembre, Gatineau – C’est environ 1,4 M$ de plus que se partageront les organismes financés au Programme de soutien aux organismes communautaires (PSOC) en Outaouais cette année sur les 37 M$ annoncés et répartis à travers le Québec. Dans la région, cela représente environ 10 000$ par organisme. Lors de la réunion du Conseil d’administration du CISSSO de jeudi soir dernier, il a été confirmé que la présentation et l’adoption du scénario répartition du rehaussement de financement à la mission globale pour les organismes au PSOC a été repoussée au CA du 27 octobre alors que par le passé ça s’est toujours fait en septembre comme le veut le MSSS.

“L’impact de ce retard d’un mois se fait donc sentir sur la planification financière et très certainement sur les activités et le personnel des organismes, alors qu’on vit déjà une situation difficile dû au sous-financement du milieu et à la pénurie la main d’oeuvre,” relate Daniel Cayley-Daoust, Directeur général à la Table régionale des organismes communautaires autonomes de l’Outaouais (TROCAO). “C’est d’autant plus fâchant quand on sait que le retard était évitable et que le noeud du problème reste le sous-financement des organismes.”

En janvier dernier, la PDG du CISSSO écrivait au MSSS pour signaler qu’il manquait environ 35 M$ pour couvrir les besoins des organismes de l’Outaouais au PSOC. Il est donc évident que le 1,4 M$ attendu des organismes est loin de soulager les multiples impacts du sous-financement chronique auquel s’ajoute la crise de la main d’oeuvre, du logement et de l’inflation dans le milieu communautaire. 

“En cette fin de campagne électorale, est-ce qu’on peut compter sur le prochain gouvernement pour s’activer et soutenir adéquatement les organismes qui subissent cette crise majeure sur le terrain? S’il n’y a pas d’autres investissements durables, on ne sera tout simplement pas capable de répondre aux besoins avec les conséquences qui viennent avec.”

Encore la semaine dernière on annonçait que le loyer moyen pour un 3 1⁄2 à Gatineau était le plus élevé au Québec et s’établissait maintenant à 1529$/mois sans oublier l’augmentation des coûts des aliments qui a continué de grimper à 10,8% le mois dernier. Le coût de la vie explose et les organismes finissent par être surchargés par de nouvelles personnes qui cognent à leur porte avec des besoins accrus, affectant continuellement à la hausse les coûts d’opération des organismes. 

Des relations mises à mal

La TROCAO est officiellement reconnue par le CISSSO comme porte-parole pour le milieu communautaire. Quelques rencontres ont eu lieu entre la TROCAO et le CISSSO de juin à septembre pour discuter de l’application des critères pour répartir la somme prévue pour l’Outaouais. Le cadre de gestion ministériel du PSOC prévoit deux critères de répartition : l’équité entre les organismes et une priorisation des organismes les moins financés. 

La semaine dernière le bureau de la PDG a confirmé être intervenue pour s’assurer que 10 organismes en dépannage alimentaire sur les plus de 130 au PSOC en Outaouais seraient prioriser avant tous les autres, dérogeant du même coup aux critères sur lesquels on s’était entendu et mettant fin à la collaboration entre nos deux organisations de manière unilatérale sur ce dossier.

La TROCAO est intervenue par courriel à plusieurs reprises au cours des deux dernières semaines ainsi qu’au CA du CISSSO de jeudi soir dernier afin de leur demander de respecter la démarche dans laquelle l’organisation s’était engagée avec la TROCAO.

“Comme nous l’avons souvent dit, le sous-financement en Outaouais est chronique. L’ingérence du bureau de la PDG dans la distribution du PSOC ressemble à une commande politique afin de bien paraître, mais ça finit par affaiblir le milieu,” explique Martin Chartrand, président de la TROCAO.

“C’est comme un retour aux mauvaises années de nos relations avec le CISSSO. La confiance des organismes de la région et de la TROCAO envers le CISSSO est ébranlée de nouveau après quelques années à bâtir des bonnes relations. En agissant de la sorte, la PDG ne démontre aucun respect envers le travail réalisé. On sent vraiment qu’on a perdu notre temps cet été. La balle est dans leur camp pour rétablir la situation.”

“On comprend que l’inflation frappe les 10 organismes ciblés par le CISSSO, que la nourriture coûte cher, mais le CISSSO envoie un message clair que les autres organismes sont moins importants et ne sont pas considérés au même titre, même si eux aussi font face à une crise de la main d’oeuvre et de l’inflation. Le respect du processus aurait préservé l’équité selon ce que prévoit le PSOC en plus de maintenir des relations positives entre nos deux organisations.”

La TROCAO demande au CISSSO de retourner au scénario initial avant l’adoption du 27 octobre et de rétablir des pratiques partenariales plus saines, en plus de revendiquer plus de ressources pour les organismes auprès du MSSS et des élu.e.s.

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Pour de plus amples informations SVP contacter :

Daniel Cayley-Daoust, Directeur général de la Table régionale des organismes communautaires autonomes de l’Outaouais (TROCAO)

direction@trocao.org