RASSEMBLEMENT EN DÉVELOPPEMENT SOCIAL EN OUTAOUAIS
Depuis juin 2015, suivant l’abolition de la Conférence régionale des élus (CRÉO), une initiative de l’ancienne Table des partenaires du Portrait des communautés a donné lieu à la mise sur pied d’un projet de Table en développement social et en soutien au développement des communautés en Outaouais dans le but de créer une concertation régionale.
Jeudi le 10 mars eut lieu un pré-rassemblement en développement social entre regroupements communautaires, incluant également quelques organismes, pour se faire une tête commune quant à ce qui nous unit en tant que communautaire à aborder lors du grand rassemblement.
Vendredi le 18 mars 2016 avait lieu le Rassemblement pour le développement social en Outaouais. Un comité de coordination composé de différentes organisations a travaillé à rassembler plus de 200 personnes provenant majoritairement de différents ministères et des municipalités, des élus, mais également du communautaire autour du thème du développement social.
En début de journée, l’activité consistait entre autres, à échanger sur des enjeux précis, tels que le logement, l’isolement, la réussite scolaire ou la sécurité alimentaire, par exemple. En après-midi, il s’agissait de mettre en commun nos idées, de s’exprimer sur celles-ci, puis de réfléchir à savoir quel pourraient être les orientations d’un mouvement en développement social (création d’une Table, par exemple!). Nous avons alors ressenti une certaine ambigüité en après-midi sur l’objectif de l’activité, s’il s’agissait de prendre des « décisions » en vue de structurer des actions, ou alors seulement pour nommer les grands principes relevés. La journée s’est terminée en proposant la tenue d’un autre rassemblement l’an prochain et une éventuelle invitation à contribuer à différents comités.
Considérant que nous n’avons pas de mandat, que nous n’avons pas abordé sérieusement la question avec vous, les membres, nous jugeons qu’il est nécessaire d’avoir vos opinions quant à cela pour orienter nos actions.
La permanence de la TROCAO se permet d’émettre certaines préoccupations en les reliant aux critères de l’action communautaire autonome (ACA):
- être un organisme à but non lucratif; –
- être enraciné dans la communauté; quelle est la place des organismes communautaires autonomes dans cette démarche? De plus, certains acteurs craignent que cette Table institutionnalise les initiatives déjà mises en place sur le plan local.
- entretenir une vie associative et démocratique; –
- être libre de déterminer sa mission, ses approches, ses pratiques et ses orientations; des auteurs scientifiques nomment que le financement par la FLAC peut influencer la liberté de déterminer les pratiques selon les observations du milieu au nom d’un financement un peu plus adéquat.
- avoir été constitué à l’initiative des gens de la communauté; la majorité des régions du Québec ont des travaux en développement social financés par la FLAC. quelle est la place des citoyens dans cette démarche qui se définit dans une approche de participation citoyenne?
- poursuivre une mission sociale qui lui soit propre et qui favorise la transformation sociale; orientations vers des conséquences de la pauvreté, les saines habitudes de vie, le soutien au développement des jeunes enfants, la persévérance scolaire, mais pas sur les causes structurantes des problèmes sociaux.
- faire preuve de pratiques citoyennes et d’une approche globale; on parle de participation citoyenne, sans même qu’il y ait de citoyens présents dans cette démarche (top down, coût de 20$ pour assister au rassemblement, cibler des acteurs clefs à consulter, etc.).
- être dirigé par un conseil d’administration indépendant du réseau public. –
La question est donc; sommes-nous prêts à outrepasser les convictions associées à l’action communautaire autonome (ACA) au nom d’une initiative qui souhaite devenir une grande concertation malgré nos inquiétudes?